Sandra se retrouva rapidement de plus en plus seule. Avant la fin de la semaine, personne ne jouait plus avec elle pendant les récréations. Personne ne lui adressait plus la parole. Elle mangeait seule à la cafétéria.
Sandra représentait la solitude incarnée.
Ce petit garçon tenait donc beaucoup à ses amis. Jusqu’à ce qu’il se rende compte que ses amis ne tenaient pas à lui autant qu’il le pensait.
"Ne pense pas qu’avec ma petite taille je ne peux éprouver qu’un sentiment à la fois, que jamais je ne pourrais vivre et ressentir plusieurs émotions en même temps."
Partir, et les perdre à jamais, ou bien rester et perdre sa tête pour insubordination : tel était son dilemme. Et il ne restait plus beaucoup de temps à Primus pour agir, lorsque vint la rumeur.
“Le pouvoir de l’inspiration !” me dit-il en achevant son récit.
La question que je me pose aujourd’hui est toute simple : nous, les jainis, sommes-nous socialement acceptable ou pas ?
Ce pays lui a appris que rien ne vaut une famille solide et une bonne amitié, et plus les jours ont passé plus cette altercation lui fait mal. Elle a probablement cherché un moyen de réparer cela, mais sans succès, et cet insuccès est dû, j’en suis sûr, à de l'orgueil : jamais elle n’aurait été capable de faire le premier pas.
Ce fut ainsi que je décidai de me rendre dans la partie la plus méridionale d’Europe, au beau milieu de la mer la plus prisée par les gens en été...
Fatiguée, blasée, elle enfile à contre cœur son uniforme. Cet uniforme qui rendrait ridicule n’importe qui, mais pour une femme de soixante-dix ans il lui enlève en plus toute sa dignité.
"C'est alors qu'il termina son vomi par : “Maintenant, tu sors de la maison, et je ne veux plus te voir ! Jamais plus !"
Puis, je disparus. Avec Vincent
Et alors que j’allais craquer, alors que je pensais qu’il valait mieux tout abandonner et retourner vers lui, d’être plus conciliante et de tolérer, même à tort, ses accès de violence et de rage, je vis devant moi, dans ma maison, dans notre nouvelle maison, mon fils, heureux. Il ne m'en fallut pas plus.
J’ai tendance à catégoriser une personne, que je vois pour la première fois, selon deux groupes : soit qu'elle capte ou ne capte pas mon attention dès le début, et je sais alors pourquoi ; ou bien soit qu'elle capte ou ne capte pas mon attention, mais que je n'arrive pas à en cerner la raison.
On raconte que c’est sa vanité qui est la source de sa longévité.
Quelle éducation allons-nous devoir lui donner ? Celle de préparer notre enfant à faire face au monde tel qui l’est aujourd’hui, ou lui donner les moyens nécessaires pour qu’il s’en sorte ?
Par contre la vraie question, mon fils, est plutôt celle-ci je crois : quand est-ce j’ai profondément aimé ta maman pour la première fois ?
Aucune réponse à la première porte. Ni à la seconde. À la troisième, on m’a répondu qu’on ne voulait rien donner, à la quatrième qu’on donnait déjà ailleurs….par la suite j'arrêtai de compter, me contentant de tenir ma tirelire sous l'aisselle, afin d’avoir mes deux mains dans les poches pour les réchauffer.
Je me sentais de plus en plus comme une fleur à laquelle on lui enlevait tranquillement ses pétales et, alors que celle-ci perd de sa beauté, moi je perdais mes pouvoirs.
Je devins rapidement obsédé par la photo parfaite que je devais tant prendre. Celle qui devait me graver dans le souvenir collectif des gens, celle qui devait m’ancrer un peu plus dans l’éternité.
Et voici que mes jumeaux, les deux prunelles de ma vie, m’enveloppaient sous un drap blanc, alors je les voyais pour la première fois. Puis après, rien du tout. Les ténèbres. C’était noir partout.
C’était tout simplement l’inspiration qui lui donnait ce qu’il voulait. Et puisqu’il était toujours inspiré, il ne manquait jamais de citrons. Beau temps, mauvais temps, notre marchand avait toujours, à quelques citrons près, la quantité juste pour la journée.
Au troisième jour, les fleurs et les maisons étaient toujours là, mais il vit aussi une jeune femme aux cheveux roux. Elle se tenait debout, devant lui, vêtue de fleurs comme si elle portait une robe.
Ma quête était donc résolue. En partie du moins. Car pour le reste, il fallait attendre et découvrir. Ce qui n’est jamais évident de nos jours.
Oui, nous pourrions maintenant, moi ou n’importe qui d’autre ici, vous élaborer plus en détails ce que tout cela implique, mais cela ne servirait à rien. Il y a des points que vous ne voudriez pas croire, alors qu’en fait il vous faudra un peu de temps pour assimiler tout ceci. Et surtout, une bonne imagination, même si tout ceci est bien réel.
Je n’eus nul besoin d’agir pour atténuer les tempéraments des deux hommes à mon égard. L’achalandage leur a vite fait oublié mon existence et le potentiel client que j’étais deux minutes auparavant. Ce sentiment malsain à mon égard ne se trouvait, par chance, qu'en surface.
J’aime également croire que tout ceci est aussi dû à une certaine intelligence de notre part, à de la chance calculée si vous préférez, et que changer quoi que ce soit dans nos manières serait justement une bien mauvaise opération. Car, en matière de chance non prévue, mon histoire peut certainement vous éclairer sur la question d’aujourd’hui, et vous montrera qu’une exception fait souvent la règle.
Ne soyez pas attendris de ce que je vous dis seulement parce que je suis un petit garçon, ni parce que mes yeux trop chous vous suscitent des émotions. Mon relatif jeune âge ne peut vous induire en erreur, surtout pas vous, et je n’ai encore eu le temps d’accomplir quoi que ce soit pour que vous m’accordiez une quelconque importance.
Mon hypothèse se confirma lorsque je vis de plus en plus de personnes converger en un même lieu, non clairement identifiable (la carte était muette à ce sujet), que je désirai cependant proche, la fatigue commençant à me gagner. Heureusement, ma patience ne fut pas trop mise à l’épreuve : une dizaine de minutes plus tard je tombai sur un second centre économique, si on pouvait ainsi dire.
Dans mon cas, à défaut d’être élogieuse, je serai mystérieuse. C’est cette première impression que j’ai eu de Montréal et, même encore aujourd’hui, c’est la seule qui demeure à mon esprit.
Il y a des histoires où l’on sait d’avance qu’elles vont nous marquer et, sachant cela, aucun détail arrive à nous échapper. Ni même comment elles ont débuté.
Celle-ci informa les victimes que l’assaillante était une fidèle abonnée au département des plaintes. Depuis qu’elle occupait son appartement, cela faisait plus d’une quarantaine d’années (chose étrange car personne n’avait trop remarqué ce fait), elle avait été impliquée dans plus d’une centaine de plaintes, autant reçues que données à son voisinage.
J'aurais voulu lui parler, la toucher, mais toutes ces émotions furent assez fortes pour me faire sortir de cette illusion. Cependant, tout juste avant de rejoindre ma réalité, à la fois malgré moi mais brûlant d’en apprendre plus sur ma personne, je me risquai à lire la réponse que je fis à ma femme...
Et alors que les enfants envoyaient le ballon n’importe où, et que les adultes vendaient ou se vendaient, sous les yeux incrédules des quelques touristes qui pensaient s’être échappés de la folie de la Rambla, pour se rendre compte que finalement cette ville n’était qu’une succession de surprises, au milieu de toute cette scène, dans cette rue des plus humaines, se trouvait un restaurant.
Vétéran, c’est ainsi qu’on l’appelait, pour je ne sais quelle raison. Mais aujourd’hui, personne n’a aussi bien porté son nom que lui.
Elle marche tout le temps. Que ce soit le matin, l’après-midi, ou en fin de journée. Elle ne différencie pas les jours de la semaine, pour elle ils sont tous pareils, et la météo est un concept qui ne semble pas exister dans son monde.
Nous n’avons pas été élevés dans cette mentalité. Dans nos familles, autant la mienne que celle de mon mari, aussi loin que l’on puisse remonter dans leurs histoires, jamais nous avons quitté la maison familiale sans s’être mariés. [...] C’est ce qui nous différencie des autres.
Comment donc s’étonner de cette démission ? Celle d’un jeune homme, qui ne possédait pratiquement aucune ambition, mais beaucoup de temps, et qui graduellement a développé cette envie d’en connaître plus sur le monde ? Si cela se trouve, il a démissionné pour retourner à l’école, fatigué qu’il était de toutes ces idioties.
Je t’aime tellement que je ne puis être en colère contre toi ! Cependant, aussi ingénieux que tu es, je sais également être d’une certaine habileté, et avec ce qui restait comme matériau de ta folle entreprise qui nous éloigne aujourd’hui, je t’ai fabriqué cette chaîne en argent, qui te rappellera à quel point nous étions, nous sommes, liés l’un à l’autre. Accepte-la, et cette unique pensée suffira à mon bonheur pour toujours.
Les espoirs que je mis en ces applications me découragèrent et, frustrée, j'allais les supprimer de mon téléphone lorsque je reçus ce message, en privé, sur ce même réseau social duquel je t'écris présentement...
Je portais mon regard vers le fond de la cellule et je ne vis rien, alors que tous semblaient la voir. Je demeurais ainsi quelques minutes, à scruter vainement ces grosses pierres, lorsque soudain me vint à l’esprit qu’il y avait un détail nébuleux quant au récit que je venais d’entendre. Je me retournai pour poser la question au vieil homme, mais à la place je vis une jeune femme. Je sus d'emblée qui c'était et, plus étonnant encore, quelque chose en moi me disait que ce n’était pas la première fois que je la voyais.
On dit que connaître le nom des gens, c’est les connaître à moitié. L'inverse est-il vrai ? Ne pas connaître le nom des gens, est-ce les méconnaître à demi ? J’ai pu en tirer une première conclusion le jour où j’ai noté la chute anormalement élevée des feuilles de nos arbres.
La présence d’Esmeralda me porte à croire que dans cette vie rien ne peut être pris pour acquis, et qu’il faut toujours considérer autant le champ du possible que ce celui qui l’est moins.
Pendant un certain temps je pensais que ces monodies employées avaient pour but de me cacher la fâcheuse habitude qu’elle entretenait. Je ne l'ai jamais personnellement attrapé en pleine action, mais une fois, alors qu’il n’y avait plus d'ambiguïté sur la chose...
Il faut comprendre que tout ceci ne fait du sens que parce que j’habite sur une île, et que sur cette île il ne se passe pas grand chose.